29.1.07
28 janvier 1794: Mort de La Rochejaquelein
Né le 30 Août 1772 au château de la Durbellière, à Saint Aubin de Baubigné près de Châtillon, Henri De La Rochejaquelein grandit sous l’influence de la noblesse. Adolescent, il entre dans l’Armée française et devient deuxième lieutenant de la Garde Constitutionnelle du Roi. Il participe le 10 Août 1792 à la défense des Tuileries où Charles de Bonchamps (autre chef vendéen) lui sauve la vie. Sous la pression, le 13 Avril 1793, il prend la tête des paysans poitevins venus le chercher dans son château de la Durbellière, où il prononce ses paroles devenues célèbres : « Mes amis, si mon père était ici, vous auriez confiance en lui. Pour moi, je ne suis qu’un enfant ; mais par mon courage, je me montrerai digne de vous commander. Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi. »
A la tête de son armée, il libère Bressuire des républicains et rend la liberté à son cousin Lescure, prisonnier sur parole. Le 4 Mai, l’Armée Catholique et Royale approche de Thouars où elle est victorieuse. Mais le 16 Mai, elle échoue devant Fontenay, le triomphe attendra le 25 Mai. Lors de ce combat, Henri De La Rochejaquelein porte ses traditionnels mouchoirs rouges de Cholet (à sa ceinture pour tenir ses pistolets, à son cou et autour de la tête). Ses officiers lui demandent d’abandonner cette tenue trop reconnaissable mais il refuse. Alors tous ses soldats décident d’adopter les mouchoirs afin qu’ils ne soient plus une cause de danger pour lui.
Le 9 Juin, ils marchent sur Saumur. De La Rochejaquelein commande l’aile droite de l’armée et entre dans la ville mais le château tient toujours. Il se rend le lendemain et les Républicains laissent 10 000 prisonniers qui sont renvoyés sur leur parole de ne plus porter les armes contre les vendéens…
Le 29, pendant l’attaque de Nantes, De La Rochejaquelein reste en Deux-Sèvres pour stopper Westermann mais il est obligé de reculer face aux républicains.
Le 14 Août, il est aux côtés de D’Elbée lors de l’attaque de Luçon. Mais les pertes sont considérables et l’armée rentre en Vendée pour la défendre car on commence à l’attaquer de tous les côtés sans relâche. Henri De La Rochejaquelein se poste du côté de Thouars et de Doué.
Le 1er Septembre, la Convention publie sa loi des suspects et décrète l’envoi en Vendée de l’armée de Mayence. Les différentes colonnes entrent en scène le 6 Septembre. Les chefs vendéens tentent d’arrêter cette marée de terreur. L’exode connu sous le nom de « Virée de Galerne » s’amorce, prélude à la défaite de Cholet le 17 Octobre, et au passage de la Loire. 80 000 personnes se pressent dans la vallée : soldats, femmes, enfants, vieillards et blessés qui fuient le meurtre et l’incendie. De La Rochejaquelein est furieux, il veut aller au-devant de l’ennemi mais on finit par le convaincre qu’il ne peut abandonner l’armée.
Le 18 Octobre au matin, le passage de la Loire commence. Une vingtaine de mauvaises barques portent successivement les fugitifs. Pendant les deux jours où se déroule la traversée, une seule femme trouve la mort. Napoléon, émerveillé, témoigne : « Mes ingénieurs sont des hommes habiles, mais à Saint Florent, les Vendéens furent des sylphes. »
Et les voici sur la rive droite du fleuve, mais ils n’ont plus de généralissime. D’Elbée, blessé à Cholet, a trouvé asile sur l’île de Noirmoutier. Les chefs se réunissent en un conseil de guerre pour élire le généralissime qui aura l’honneur de conduire la Vendée à la victoire. Le poste est offert à Lescure qui décline l’offre : « Messieurs, je suis blessé mortellement … Il est nécessaire que l’armée ait sur-le-champ un chef actif, aimé de tout le monde, connu des paysans, ayant la confiance de tous : c’est le seul moyen de nous sauver. M. De La Rochejaquelein est le seul qui se soit fait connaître des soldats de toutes les divisions … Le choix que je propose ranimera le courage des Vendéens ; je vous conseille et vous prie de nommer M. De La Rochejaquelein . »
Le conseil ratifie ce choix et Henri De La Rochejaquelein est élu généralissime le 20 Octobre 1793, à 21 ans. Il propose aussitôt de marcher sur Angers ou Nantes, mais l’arrivée du Chevalier de Saint Hilaire parlant d’une flotte considérable en préparation dans les ports anglais, modifie sa décision et dirige la marche de l’armée vers la Normandie. Les Blancs s’emparent de Château-Gontier, le 21 Octobre et partent pour Laval. La ville est emportée le 23 Octobre. Le 26, les troupes de Westermann et Kléber rencontrent les Vendéens. Après un long engagement, c’est la retraite des Mayençais. Le 27, toutes les forces républicaines retrouvent l’Armée Catholique et Royale.
Kléber, au Comité de Salut Public, le 28 Octobre, rend hommage à Henri De La Rochejaquelein : « … alors, sans direction supérieure, nous avons tâché de ramener la victoire sous notre drapeau ; mais les brigands déployaient une tactique inaccoutumée. Nous avions contre nous leur impétuosité vraiment admirable et l’élan qu’un jeune homme leur communiquait. Ce jeune homme, qui s’appelle Henri De La Rochejaquelein, et dont ils ont fait leur généralissime après le passage de la Loire, a bravement gagné ses éperons. Il a montré dans cette malheureuse bataille une science militaire et un aplomb dans les manœuvres que nous n’avions pas retrouvés chez les brigands depuis Torfou. C’est à sa prévoyance et à son sang froid que la République doit cette défaite, qui a consterné nos troupes ; mais, quel que soit son empire sur l’esprit des paysans, il est bien difficile qu’il puisse longtemps se maintenir au milieu d’un pays qui n’est plus la Vendée… »
Le 14 Novembre, les Vendéens atteignent les murailles de Granville. Après trente-six heures d’un âpre combat, les vendéens battent en retraite vers Avranches, l’aide anglaise tant attendue n’étant pas au rendez-vous. Mais les paysans, voyant que la route prise n’est pas celle ramenant au bord de la Loire, exigent de retourner dans leurs pays ; l’armée se dirigent vers Angers. Du 18 au 22 Novembre, les blancs remportent les victoires de Pontorson, Dol, Trans et Antrain.
Epuisés, ils atteignent Angers le 3 Décembre et dès le lendemain, vaincus, ils se dirigent vers Le Mans. Ils pénètrent dans la ville le 10 Décembre et décident d’y rester quelques jours pour y soigner de nombreux blessés et malades. Les troupes républicaines sous les ordres de Marceau, Kléber et Westermann attaquent simultanément, le 13 Décembre, les vendéens qui s’échappent par la route de Laval poursuivis par les hussards de Westermann. C’est le désastre : les prisonniers sont fusillés par centaines, et des monceaux de cadavres jonchent les routes. Le lendemain, le reste de l’armée vendéenne encombrée des non combattants quittent Laval pour Ancenis qu’ils atteignent le 16 Décembre.
De La Rochejaquelein et Stofflet trouvent des bateaux et passent la Loire avec quelques centaines de soldats. Ils devaient rendre compte de la situation des Républicains sur l’autre rive. Les bleus, sur des barques canonnières, tirent quelques coups de canons et une cavalerie venue de Saint Florent met en fuite De La Rochejaquelein et Stofflet. Ils restent plusieurs semaines sans troupes, obligés de se déguiser en paysans pour parcourir les paroisses, alors que le reste de l’armée et la foule qui n’a pas pu traverser, se dirigent vers Savenay où ils vont être anéantis.
Le 28 Janvier 1794, au cours d’une escarmouche en forêt de Nuaillé, Henri De La Rochejaquelein tombe sous les balles républicaines. Stofflet a pris tous les moyens pour dissimuler sa mort le plus longtemps possibles aux vendéens.
C’est seulement le 13 Février 1794 que Turreau communique au Comité de Salut Public, depuis Saumur : « Le général Cordelier me marque que La Rochejaquelein est tué et enterré à Trémentines. Trente rapports me sont faits sur cet événement et tous s’accordent. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’était pas à Cholet et que c’était son armée qui attaquait cette ville ; elle était commandée par Stofflet. J’ai ordonné à Cordelier de faire déterrer La Rochejaquelein et d’acquérir des preuves de sa mort. »
"Si de ma vie dépend le bonheur de la Vendée, alors je suis prêt à la sacrifier toute entière"
(Henri De La Rochejaquelein)
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