Tandis que les religieux de Saint-Denis partaient pour Reims avec les ornements royaux qui étaient déposés au trésor de l’abbaye, le roi se préparait à son voyage.
Il était de tradition qu’ils suivent la même route et fassent les mêmes étapes que leurs prédécesseurs.
Suivons le récit du voyage de Louis XV en beaucoup de points semblables à celui de ses ancêtres.
Le Vendredi 16 octobre, le roi quitte Versailles pour se rendre aux Tuileries où il passe la nuit. Le lendemain, il assiste à la messe et prend la route vers 11 heures sous les acclamations de la foule.
Quittant Paris par la Porte Saint-Martin suivi et précédé d’une escorte constituée par des mousquetaires, gendarmes et autres corps de la maison royale. L’accompagnaient, le Régent, nous sommes encore pour un an sous la Régence, son fils et son gouverneur.
Après une nuit passée à Dammartin-en-Göele, ils partent de bon matin, après la messe, en direction de Villers-Cotterêts. Le voyage est assez bref, ils arrivent au château du Régent qui avait été remis en état pour l’occasion. La nuit passée, ils reprennent la route pour Soissons où les attend le gouverneur d’Île-de-France, le comte d’Évreux. Reçus par le maire et les échevins qui lui remettent les clés de la ville, il s’installe avec sa suite au palais épiscopal et y rencontre les corps constitués. Il reste toute la journée à Soissons où il assiste aux conseils et à la messe donnée dans la cathédrale. Le lendemain, il prend la route pour la dernière étape avant Reims: Fismes. La ville a fait des préparatifs fastueux. Voilà en effet près de soixante-dix ans qu’une telle fête ne s’est pas déroulée. Louis XIV, son arrière grand-père, a été sacré en 1654 et nous sommes en 1722. Le roi va passer sous des arcs de triomphe, va pouvoir admirer des sculptures, des tapisseries et des inscriptions. Tout cet apparat coûte cher à la ville qui pense se dédommager grâce à l’affluence que crée le passage du roi. Les gens viennent de toutes les régions de France et de l’étranger. On y voit des princes et des ducs de royaumes voisins ainsi que de nombreux ambassadeurs.
Le lendemain le roi change de carrosse pour se rendre à Reims où il est accueilli par le prince de Rohan et le gouverneur qui lui offrent les clefs de la ville. A la cathédrale, l’archevêque duc de Reims, le duc de Rohan Guéméné le reçoit, accompagné de ses évêques suffragants. […]
Au moyen Age, la route fut parfois différente. En effet, il s’est trouvé que certaines parties du parcours soient hors du domaine royal. Les relations entre les fiefs et la couronne n’étaient pas toujours bonnes. La route fut-elle ainsi infléchie vers le sud pour éviter Soissons par exemple où le roi n’aurait pas été le bienvenu. Lorsque ces fiefs furent intégrés au domaine royal, La route reprit le chemin qu’emprunta pour la dernière fois le roi Charles X pour se rendre à Reims. Il faut ajouter que tout au long du parcours, la foule se pressait pour voir passer le roi qui se rendait pour accomplir la cérémonie la plus importante de sa fonction.
- Rémy de Bourbon Parme ; in Scriptoria n°4 -
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