10.1.09
Etre d'abord un révolté
Etre royaliste en 1991, ce n'est pas, comme le penseront certains, reculer vers ce qui fut, s'enthousiasmer pour une idée baroque ou trouver une cause exaltante pour ses jeunes années. Etre royaliste aujourd'hui, c'est d'abord être un révolté. Révolté contre le monde démocratique qui a isolé l'individu, l'a sorti de ses cadres sociaux naturels et l'a courbé sur la satisfactions de ses égoïsmes. Révolté contre une société qui a étouffé l'étincelle qui permet à l'homme amoureux, social et poète de dépasser le timide horizon de son quotidien. Revolté contre un régime qui n'a que des banques comme cathédrales, et d'où toute noblesse de la vie, toute exigence de grandeur sont exclues. Etre royaliste aujourd'hui c'est être d'autant plus révolté que porté par un projet politique capable de se poser résolument face à tous les grands problèmes actuels.
Mais notre révolte exige. Elle exige que l'on sorte de ses habitudes, de ses préjugés et même de son milieu. Elle exige que l'on quitte les étroites "familles de pensée" et les réunions entre gens qui ne font que conforter leurs opinions. Dès que l'on a compris la nécessité de la monarchie et sa capacité à rallier tous les français, il ne s'agit plus de rester dans les isoloirs des bureaux de vote ou dans les cénacles fermés.
Toute notre révolte doit tendre à gagner les esprits encore neufs et les coeurs encore libres, à les enflammer de nos passions et à les soutenir de notre énergie. Notre place est donc dans les lycées, dans la rue et sur les places de marché, où nous devons faire comprendre au Pays réel que la monarchie n'est pas "notre" monarchie, ni celle des "bons Français" ou des "honnetes gens", mais une alternative crédible de société. C'est en cela que notre révolte est exigeante. Il serait en effet moins fatiguant d'espérer en une meilleur fortune des urnes. Il nous serait beaucoup plus facile de continuer à regarder notre voisin de classe qui se dit libéral ou "antiraciste" d'un air méprisant, en attendant d'aller porter un bulletin de vote vengeur aux élections. Nous laissons cela aux médiocres, aux tièdes et aux petits cornichons sans sève. Pour faire les choses magnifiques que commandent les grandes passions que nous avons embrassées, nous saurons, nous, aller jusqu'au bout de notre révolte et de ses exigences.
- Sébastien Lapaque, in Insurrection #13 (Mars-Avril 1991) -
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