27.2.07

Un chien condamné pour ses idées

Le fanatisme imbécile de l'époque révolutionnaire est à l'origine d'une sentence de mort contre un chien.
Rue Saint-Nicaise vivait un invalide nommé Prix. Il fut accusé de "manoeuvres contre-révolutionnaires" et condamné à mort le 17 novembre 1793 (27 brumaire an II). Il vivait avec un chien qui fut accusé de partager les opinions "réactionnaires" de son maître et d'aboyer de façon hostile à l'approche des "habits bleus" des soldats de la République.

Les archives nationales conservent le dossier du Tribunal révolutionnaire traitant de cette affaire, avec le procès-verbal suivant:

"Au nom de la Loi,
Aujourd'hui vingt-huit brumaire, l'an deuxième de la République Française une et indivisible.
En vertu d'un jugement rendu par le tribunal révolutionnaire établi par la loi du 4mars, qui condamne le nommé Prix, dit Saint-Prix, portant peine de mort, également par ledit jugement que le chien dudit Saint-Prix serait assommé, que ledit tribunal ayant envoyé les ordres en conséquence au Comité de surveillance de la section des Tuileries. Ledit comité désirant mettre à execution ledit ordre, et en vertu de l'arrêté dudit comité, nous nous sommes transportés, nous, Claude-Charles Georges, commissaire dudit comité, accompagné du citoyen Pierre-Louis Hosteaux, inspecteur de police, dans une maison appelée "Le combat du Taureau", tenue par la citoyenne Macquart, où étant nous avons trouvé la citoyenne Macquart, et après lui avoir exhibé l'ordre dont nous sommes porteurs, en l'invitant de nous représenter ledit chien mentionné ci-dessus, à quoi elle s'est soumise, nous avons de suite requis le citoyen Bonneau, sergent de la section des Arcis, de garde au poste du Combat, pour être présent à l'execution du dit ordre; nous avons, au désir du tribunal, asssomé en sa présence le chien du sus désigné.
De tout ce que dessus, nous avons dressé procès-verbal, après en avoir donné lecture en présence des personnes sus désignées, qui l'ont reconnu véritable et ont signé avec nous: Bonneau, sergent de poste; femme Macquart; Georges, commissaire; Hosteaux.


Pour copie conforme à l'original; signé: Charvet, secrétaire."

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