24.4.07

Les drapeaux de l'armée catholique et royale

Dans les premiers jours de l’insurrection, les Vendéens utilisèrent comme emblèmes essentiellement les bannières de procession de leurs paroisses.
Les drapeaux qui apparurent ensuite (si l’on met à part celui arboré par les insurgés d’août 1792 devant Bressuire, qui était l’ancien drapeau- colonelle du régiment du Médoc sur lequel avait été peint "Vive le Roi") furent confectionnés à la hâte par les femmes. On mit toutes les habiletés à contribution, les châtelaines, les lingères, les nonnes tirèrent l’aiguille, d’autres prirent les pinceaux; il fallut plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour que toutes les paroisses aient leur emblème (ce fut d’ailleurs pourquoi beaucoup gardèrent leurs bannières de procession). On utilisera les tissus qui pouvaient convenir: de la soie ou du coton principalement, qui vu les difficultés d’approvisionnement de l’époque, provenaient de robes, de nappes (sacrées ou non) ou de draperies de toutes sortes. En général, ils étaient blanc (couleur de la France depuis le Moyen Age, pavillon des vaisseaux de guerre du roi Très chrétien, distinction des compagnies- colonelles dans les régiments ), mais les bannières d’églises en lourds draps colorés, étaient brodées de fils d’or ou de couleurs variées.
D’ailleurs, les fleurs de lis des étendards vendéens proviennent souvent d’ornements d’Eglise.
Il semble qu’on chercha à se rapprocher des dimensions réglementaires dans les régiments d’Infanterie ( environ 1,50 m sur 1,60 m ) et pour la cavalerie on utilisa de même, des "guidons", plus petits, mais sans conserver, semble- t- il, les formes particulières : il fallait improviser.
Selon la tradition et le témoignage de l’ abbé Remaud, le "premier drapeau de la Vendée" serait celui de La Rochejaquelein. Il est un des rares emblèmes à être parvenu jusqu’ à nous après avoir connu une histoire fort mouvementée, puisque, après la mort de Monsieur Henri, il passa à l’armée de Charette, fut arboré en 1815, puis en 1832 ! La plupart des drapeaux étaient peints ou brodés aux armes de France entourés de lauriers (ou de palmes), dorés ou au naturel . Bien des étendards étaient aussi chargés de croix, du double coeur enflammé, du Sacré-Coeur. Avec toujours beaucoup de variété dans la disposition des motifs, des fleurs de lis ou des inscriptions. Certains avaient des cravates, des franges. Les inscriptions et les symboles rappelaient les raisons du combat : "Vive la religion catholique", "Vive Louis XVII", "La religion et le roi Louis XVII", ”Armée catholique et royale“, ”Vive le roi”…
En général, les drapeaux de 1815 ou de 1832 sont plus décorés, mieux ” finis” (on avait eu plus de temps pour les confectionner, ils servirent peu, puis on les cacha). Ils sont également de dimensions variées, mais en général plus petits que ceux de la ”grande guerre”. Outre quelques-uns dont l’origine et l’histoire sont sûres, qu’ils aient ”fait” la guerre de 1793 à 1799 dans sa totalité ou en partie, ou celle de 1815, il en existe ici ou là d’autres qui, déployés lors des visites en Vendée des duchesses d’ Angoulème et de Berry quelques années avant 1830, sont d’une datation plus délicate. Après la révolution de juillet, Mademoiselle de Fauveau, qui accompagnait Madame de La Rochejaquelein et fut arrêtée avec elle en 1831, peignit quelques emblèmes sur soie avant d’aller en prison. D’autres mains brodèrent des fanions pour ” Henri” et ”Caroline“, mais il fallut détruire ou cacher ces étendards subversifs car la police de Louis-Philippe ne plaisantait pas. En 1870, les ”Volontaires de l’Ouest” du général de Charette chargèrent l’armée prussienne, précédés d’une simple bannière chargée d’un Sacré-Coeur et de l’inscription ”Coeur de Jésus Sauvez la France”.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ouais bien mytho!!

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