ONG : Pourriez-vous vous présenter ?
KCU : KCU, j'ai 30 ans, de père khmer, et de mère française. Mon père est arrivé en France dans les années 60 et a rencontré ma mère sur les bancs de la fac. Quand le Roi a été renversé en 1970 et que la guerre civile a éclaté au Cambodge, le reste de la famille est arrivé en France et s'est regroupé à Lyon. C'est donc à Lyon que je suis né et c'est à Lyon que j'ai effectué toutes mes études avant de rallier le grand Est.
ONG : Quel fut votre parcours militant ?
KCU : Je n'ai pas à proprement parler de passé militant en France. Longtemps ma seule politique s'est limitée aux tribunes de foot, ce qui ne signifie pas que j'étais fermé aux enjeux politiques, au contraire même, je n'ai jamais caché mes convictions nationalistes, seulement je n'ai jamais été encarté. Dans le foot, à Lyon comme à Paris, qu'on le veuille ou non, il y a toujours une part de politique plus ou moins assumée. Personnellement la motivation était plus grande quand on savait que l'adversaire, bordelais ou autre, se revendiquait communiste ou gauchiste. Quand on est cambodgien, le communisme on sait ce que cela donne... Alors oui l'envie d'en découdre était plus grande.
Il y a aussi de vrais « politiques » dans les tribunes qui, s'ils ne recrutaient pas, nous tenaient informés de leurs actions, ensuite c'était à chacun de décider de participer ou pas, nous avions une bonne réputation de cogneurs donc on était les bienvenus.. J'étais moi même étudiant à Lyon III, un choix tout sauf anodin, j'étais régulièrement sollicité. Concert, tractage, et autres... Lyon III à l'époque (1995-2000) c'était tendu, et régulièrement il y avait des incidents. On croisait des gens d'un peu tous les mouvements, AF, DF, UDEL etc. ; les sigles étaient anodins, puisque tout le monde s'entendait bien lorsqu'il fallait bouger.
Aujourd'hui, probablement parce que je vis à l'étranger, mon nationalisme est moins virulent. Si j'apprécie les côtés novateurs de la mouvance identitaire au sein de laquelle je conserve de solides amitiés, je crois plus en une solution monarchiste que j'appelle de mes voeux, en France et au Cambodge. Ceci explique mon engagement actuel au sein de la Conférence Monarchiste Internationale et les autres initiatives parallèles.
Il y a aussi de vrais « politiques » dans les tribunes qui, s'ils ne recrutaient pas, nous tenaient informés de leurs actions, ensuite c'était à chacun de décider de participer ou pas, nous avions une bonne réputation de cogneurs donc on était les bienvenus.. J'étais moi même étudiant à Lyon III, un choix tout sauf anodin, j'étais régulièrement sollicité. Concert, tractage, et autres... Lyon III à l'époque (1995-2000) c'était tendu, et régulièrement il y avait des incidents. On croisait des gens d'un peu tous les mouvements, AF, DF, UDEL etc. ; les sigles étaient anodins, puisque tout le monde s'entendait bien lorsqu'il fallait bouger.
Aujourd'hui, probablement parce que je vis à l'étranger, mon nationalisme est moins virulent. Si j'apprécie les côtés novateurs de la mouvance identitaire au sein de laquelle je conserve de solides amitiés, je crois plus en une solution monarchiste que j'appelle de mes voeux, en France et au Cambodge. Ceci explique mon engagement actuel au sein de la Conférence Monarchiste Internationale et les autres initiatives parallèles.
ONG : Vous avez longtemps et vigoureusement supporter l'équipe de Lyon, pourriez-vous retracer votre parcours de fan ?
KCU : Je suis passé par les Bad Gones comme tout lyonnais qui se respecte. A l'époque (début des années 90) notre équipe était pitoyable, le stade était à moitié vide mais le virage nord c'était quelque chose. Le mondial 98 a un peu tout changé, les tribunes se sont remplies, et le club a commencé à vouloir contrôler les groupes de supporters. Les Bad Gones sont, pour des raisons ou d'autres, rentrés dans le rang et ceux qui comme moi, une quarantaine au départ, étaient opposés à cette évolution sont partis, non sans tension, au virage sud. La Cosa Nostra Lyon, dont je crois me souvenir avoir trouvé le nom (à mes collègues d'alors de contredire) a été fondée à ce moment là, même si le nom a depuis été repris par les ultras. Pour ma part, j'ai arrêté le stade au début des années 2000 parce que l'adrénaline était moindre, et que passé la trentaine on cherche des causes plus sérieuses à défendre.
ONG : Avez-vous souffert du racisme que ce soit au foot, en conférence ou en manif' ?
KCU : Honnêtement non. De manière générale, dans notre milieu on nous demande un minimum de cohérence et surtout de faire nos preuves, le reste importe peu. Il y a toujours eu des enfants d'immigrés dans les rangs nationalistes et je ne pense pas, ni ne souhaite, que cela ne cesse. Si racisme il y a eu c'est plutôt dans le camp d'en face que je l'ai rencontré. Certains ne comprenaient pas pourquoi, n'étant pas moi même « 100% » français, je m'affichais nationaliste. Une sorte de racisme inversé, faut il être blond et blanc pour pouvoir revendiquer sa fierté d'être français ? Si pour être un bon français il faut voter PS ou UMP alors c'est sur je ne me sens pas très français...
ONG : Quelle est la situation politique actuelle au Cambodge ? le pays est-il de nouveau plus stable ?
KCU : Le Cambodge est plus stable oui. L'ancien parti communiste est parvenu à réduire l'opposition qui est plus divisée que jamais. De fait c'est en écrasant militairement les forces monarchistes en 1997 que l'actuel homme fort Hun Sen a assuré sa domination d'aujourd'hui. Car seuls les monarchistes représentent une alternative crédible à son pouvoir. Pour les prochaines législatives l'opposition présente pas moins de 4 listes rivales, et encore les libéraux sont désormais majoritaires en son sein.
Donc rien à attendre de positif du prochain scrutin. Et puis il faut reconnaître que ce gouvernement a du succès, l'économie n'a jamais été aussi dynamique, le problème étant que la richesse créée se concentre dans les mains d'une centaine de familles proches du clan Hun Sen. A côté de cela les pauvres sont de plus en plus pauvres. Le seul espoir, et la seule alternative, et je parle à long terme, c'est le Roi.
Donc rien à attendre de positif du prochain scrutin. Et puis il faut reconnaître que ce gouvernement a du succès, l'économie n'a jamais été aussi dynamique, le problème étant que la richesse créée se concentre dans les mains d'une centaine de familles proches du clan Hun Sen. A côté de cela les pauvres sont de plus en plus pauvres. Le seul espoir, et la seule alternative, et je parle à long terme, c'est le Roi.
ONG : Quel fut votre besoin d'aller au Cambodge ?
KCU : Mon père avait quitté le Cambodge pour mener ses études bien avant les évènements et la guerre, s'il n'y est jamais retourné c'est tout simplement parce qu'il était proscrit en tant que « monarchiste ». Lorsque les accords de paix ont été signés en 1991, il a été parmi les premiers à suivre l'exemple du Roi et à revenir pour « reconstruire le royaume ».
Personnellement le Cambodge c'était quelque chose de vague pour moi. Mon père n'a jamais souhaité nous voir fréquenter la communauté cambodgienne de Lyon, pour que nous puissions justement réussir notre intégration française. Quand j'y suis allé pour la première fois en 1993 ce fut un choc, j'y suis ensuite retourné tous les étés jusqu'à mon installation définitive. J'hésitais à l'époque à m'engager comme Officier dans l'armée française, car mes études ne me passionnaient pas, et je me voyais mal finir derrière un bureau. Comme j'ai eu le bonheur de faire mon service, je me suis rendu compte que l'armée français aujourd'hui, à part quelques unités, c'est un grand bureau... Et j'ai donc fait le grand saut.
Personnellement le Cambodge c'était quelque chose de vague pour moi. Mon père n'a jamais souhaité nous voir fréquenter la communauté cambodgienne de Lyon, pour que nous puissions justement réussir notre intégration française. Quand j'y suis allé pour la première fois en 1993 ce fut un choc, j'y suis ensuite retourné tous les étés jusqu'à mon installation définitive. J'hésitais à l'époque à m'engager comme Officier dans l'armée française, car mes études ne me passionnaient pas, et je me voyais mal finir derrière un bureau. Comme j'ai eu le bonheur de faire mon service, je me suis rendu compte que l'armée français aujourd'hui, à part quelques unités, c'est un grand bureau... Et j'ai donc fait le grand saut.
ONG : Etes-vous le seul "camarade" au Cambodge ?
KCU : Je connais un ancien d'AF, même si aujourd'hui il n'est plus du tout digne de Maurras. Ceux qui en connaissent l'histoire savent que le GUD a été dirigé à un moment par un cambodgien. Cette personne est au Cambodge où elle dirige d'ailleurs une boîte de sécurité. Je ne le connais pas personnellement. Il y a aussi un autre Gudard, et un de Troisième voie. Il m'arrive de temps en temps de lancer le « Chant des Camelots » au cours de mes sorties nocturnes, j'espère avoir un jour la surprise d'entendre quelqu'un le reprendre.
ONG : Quel intérêt y'a-t-il d'aller au Cambodge ?
KCU : Le Cambodge est un pays marquant, je ne connais personne qui ne vienne ici et en reparte indifférent. Un Royaume au passé glorieux et qui malgré 30 ans de guerre civile continue de lutter pour préserver son identité. Un français n'est pas un étranger au Cambodge, et au delà d'une nostalgie coloniale à oublier, je crois que les français se sentent proches des Khmers parce qu'ils leur ressemblent. Et puis les cambodgiens sont les seuls, avec les espagnols, à avoir restauré leur Roi, rien que pour cela ils méritent notre estime.
-via: ONG-
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